Aujourd’hui, je pique la célèbre phrase de Ernest Hemingway « Write drunk, edit sober » pour mettre le doigt sur un point qu’il faut absolument comprendre si l’on veut écrire de façon intelligente et avancer correctement dans l’écriture de son texte.
Plusieurs difficultés peuvent frapper un écrivain lors de l’écriture de son premier jet :
- Être bloqué (ou subir le syndrome de la page blanche)
- Ne pas réussir à exprimer ce que l’on a en tête
- Trouver ce que l’on écrit mauvais
- Ne pas réussir à avancer assez rapidement sur son texte
Et bien, figurez-vous que ces situations sont des conséquences du même problème et peuvent donc toutes être résolues avec la même méthode.
Le problème
Lorsque nous rencontrons ces problèmes, c’est en général parce que nous essayons de faire deux choses en même temps : nous voulons écrire et corriger ce que nous écrivons.
Mais c’est une très mauvaise idée, car ces deux tâches ne peuvent pas être effectuées correctement en même temps.
Tout simplement, car notre cerveau ne nous le permet pas.
En effet, celui-ci est divisé en deux parties.
Et ces deux parties ne peuvent pas être utilisées simultanément.
La partie créative du cerveau
La partie droite du cerveau est responsable de notre créativité, notre intuition et notre imagination.
Elle est nécessaire à la création de nouvelles idées.
C’est donc elle et seulement elle que nous devons utiliser lorsque nous notons des idées avant le premier jet, lorsque l’on invente des personnages ou des mondes fictifs.
C’est également cette partie que l’on doit utiliser lors de l’écriture du premier jet, pour produire de nouvelles choses.
La partie logique du cerveau
La partie gauche du cerveau en revanche est responsable de notre capacité d’analyse et de raisonnement logique.
On utilise donc cette partie lorsqu’on prend du recul, relit notre texte, lorsqu’on l’analyse et y réfléchit.
Cette partie du cerveau est donc à réserver pour la relecture et la correction de notre texte.
La solution : Séparer les deux parties du cerveau
On rencontre bien souvent les difficultés que j’ai évoquées plus haut, car on cherche à relire et corriger son texte pendant qu’on l’écrit.
On essaie donc d’utiliser les deux parties du cerveau simultanément.
Or, pour que chacune fonctionne à son plein potentiel, il faut l’utiliser pleinement et ne pas passer sans arrêt de l’une à l’autre.
Donc la solution est de faire comme Hemingway : de boire pour oublier que l’on est un écrivain imparfait et surtout avoir de l’inspiration.
…
Ah non, ce n’est pas ça.
Quand il dit qu’il écrit ivre, l’auteur du Vieil Homme et la Mer illustre le fait qu’il est dans un flow créatif ininterrompu par ses doutes et ses questions. Il est à fond dans l’écriture.
Lorsqu’il corrige, en revanche, il est sobre. C’est-à-dire qu’il a plus de recul et qu’il a un regard critique sur ce qu’il fait.
Donc lorsqu’on écrit le premier jet, bien que la tentation soit forte, il faut résister à l’envie de se relire et de corriger son texte.
C’est cela qui nous fait réfléchir, nous fait douter, freine notre progression et peut finir par nous bloquer.
On n’a pas ces problèmes en se focalisant sur ce qu’on à faire à chaque étape.
Pendant le premier jet, on écrit, on ne réécrit pas.
Pas besoin de s’inquiéter sur la qualité de ce qu’on écrit pour le moment, on aura bien le temps de le faire pendant les étapes de la relecture et de la correction.
Le premier jet n’est pas un texte finalisé, donc il peut et doit être imparfait.
Mais il faut quand même arriver au bout pour pouvoir le corriger. Et pour ça, il ne faut pas perdre de temps et d’énergie en revenant dessus sans arrêt.
Il faut juste écrire.
Donc au travail ! 😉