Maîtriser l’art du dialogue est indispensable pour pouvoir écrire une bonne histoire. Les dialogues sont presque inévitables dans les nouvelles et les romans. Il faut donc connaître les règles pour en écrire un correctement.

Un bon dialogue permet de développer les personnages et de dynamiser le récit tout en faisant avancer l’intrigue. Mais il permet avant tout de donner vie aux personnages et à montrer les relations qu’ils entretiennent entre eux.

Voici donc 8 règles à utiliser pour écrire un bon dialogue.

1. Choisir le bon discours

Vous avez le choix entre trois types de discours :

  • le discours direct : le narrateur rapporte directement les paroles d’une personne comme elles ont été prononcées. Exemple : « Je vais commencer à écrire demain » dit-elle.
  • le discours indirect : les paroles sont rapportées dans des propositions subordonnées. Le narrateur transforme les paroles pour les intégrer à la narration. Exemple : Elle a dit qu’elle allait commencer à écrire demain.
  • le discours indirect libre. C’est un mélange du discours direct et du discours indirect. Il n’a pas de verbe introducteur de parole, mais conserve la ponctuation du discours direct. Il garde cependant l’absence de guillemets et de tirets, le temps du récit et la troisième personne du discours indirect. Exemple : Alors il perdit patience : Non ! Il ne la laisserait pas tomber, elle comptait pour lui. Il avait pris sa décision.

Vous pouvez alterner ces trois types de discours pour créer de la variation dans votre texte.

2. Ne pas utiliser trop de verbes déclaratifs

Ils peuvent surcharger votre dialogue inutilement.

Exemple :

 » Je partirai demain, annonça-telle.

– Tu partiras où ? demanda-t-il.

– Au Texas, répondit-elle. »

Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de préciser que la personne demande quelque chose, on le sait déjà car on voit qu’on a affaire à une question. C’est la même chose pour la réponse. On peut donc simplifier en enlevant les verbes déclaratifs :

 » Je partirai demain, annonça-telle.

– Tu partiras où ?

– Au Texas.

Les verbes déclaratifs comme « dit-il » sont très discrets car on est habitué à les voir. Notre attention ne s’arrête donc pas dessus et on peut les employer souvent sans que ce ne soit gênant.

3. Varier son dialogue

On peut varier le dialogue en alternant les répliques courtes et les répliques longues. Trop de répliques courtes mène souvent à une conversation qui n’apporte pas grand-chose et à l’inverse, trop de répliques longues est ennuyeux.

On peut également varier le type de phrases. Utilisez donc des phrases affirmatives, négatives, interrogatives et exclamatives.

4. Ne pas mettre le récit en pause

Un dialogue n’est pas isolé de l’espace et du temps. La vie et le monde autour existent toujours. Vous pouvez donc alterner les paroles des personnages avec de courtes descriptions de ce qu’il se passe autour d’eux. Ou bien, vous pouvez continuer la narration et expliquer ce que sont en train de faire les personnages. Votre dialogue n’en sera alors que plus vivant.

5. Bannir les répliques insignifiantes

Dans la vie on parle souvent pour ne rien dire :

« Ça va ?

– Ça va. Et toi ?

– Ça va. Quoi de neuf ?

– Bof, pas grand-chose. Et toi ?

– Non plus. »

Vous voyez à quel point c’est ennuyeux ? Ce genre de conversation ne doit pas exister dans une histoire.

Chaque réplique doit faire avancer la situation. Si elle n’apporte rien, ne l’écrivez pas. Si elle peut être remplacée par une courte phrase, pareil.

Par exemple, vous pouvez écrire Il commanda un café au serveur plutôt que de détailler la conversation où les personnages se saluent, posent des questions, se répondent, etc. Supprimer tout cela allégera votre texte et le rendra plus agréable à lire.

6. Ne pas dire, montrer

Ce n’est souvent pas la peine de préciser l’émotion d’un personnage.

Exemple :

Il frappa violemment sur la table

« J’en ai marre ! » cria-t-il avec colère

On peut simplement remplacer par :

Il frappa violemment sur la table

« J’en ai marre ! »

Les émotions des personnages sont plus compréhensibles quand on nous les montre que quand on les précise par écrit.

En outre, parfois les silences en disent long : une absence de réponse ou une réponse par un geste (ex : Il baissa la tête) peuvent être aussi bien qu’une réponse formulée verbalement. Utilisez la communication non verbale.

7. Pimenter de conflit

Lors d’une discussion, les personnages doivent s’opposer autour d’un conflit. Ils doivent être contrastés, s’affronter.

Une discussion où les personnages ne sont pas du même avis est bien plus intéressante et utile qu’une discussion où tout le monde est d’accord.

8. Utiliser la voix de ses personnages

Ce sont les personnages qui s’expriment, pas vous l’auteur. Écrivez alors leurs répliques de la façon dont ils parleraient, afin de respecter leur personnalité.

Vous devez donc varier en fonction de chaque personnage :

  • le ton
  • le prononciation
  • le vocabulaire
  • le niveau de langue (courant, soutenu, familier)

Bien sûr, il ne faut pas exagérer cela. Le dialogue en deviendrai trop lourd. Mais le but est que le lecteur arrive à identifier qui parle à chaque réplique, sans que vous ne le précisiez.

Cela peut vous paraître compliqué d’écrire un bon dialogue, car il y a beaucoup de choses auxquelles il faut faire attention. Mais ne vous inquiétez pas. Lorsque vous écrivez un dialogue, fiez-vous à votre intuition et ne corrigez pas tout de suite sur ce que vous écrivez. Laissez-vous allez, le dialogue n’en sera que plus naturel.

C’est quand vous reviendrez sur votre texte que vous pourrez modifier et améliorer vos dialogues pour que tout soit harmonieux.

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